Les Hommes du Fenil

Hommage: Il est impossible de citer et de rendre hommage à tous ceux, toutes celles qui ont fait fu Fenil ce qu'il est aujourd'hui.
Femmes ,Hommes, bâtisseurs, embellisseurs, paysannes occupées par l'intendance plus le travail des prés, notables, intellectuels et sportifs, tous ceux qui ont aimé où aiment le Fenil, y ont un peu laissé leurs traces.
Qu'ils m'en excusent !

Saint Léonard (+ 560)

La chapelle du Fenil était dédiée à Saint Léonard. Il est fêté le 6 novembre.
Le 6 novembre est aussi la période de la fermeture des chalets et de leur préparation à l'hiver. Peut-être était-ce alors l'occasion d'un dernier rassemblement des habitants du Fenil ?
La date de construction de la chapelle est ignorée, son emplacement est connu, mais elle est déjà citée ruinée par l'abbé J.M.EMPRUN* en 1933.

Au premier plan à droite, le mur de la parcelle où se trouvait la chapelle

Historique

Ermite et abbé en Limousin au VIe siècle, mort vers 560 (selon REAU). Saint Léonard de Noblac aurait passé sa jeunesse à la cour du roi Clovis dont il était le filleul. Baptisé par saint Remi, il se voua à la vie monastique.

Légende

Selon sa légende, il avait obtenu par ses prières l’heureuse délivrance de la reine Clotilde prise à la chasse des douleurs de l’enfantement. Clovis lui offrit alors une portion de forêt qu’il défricha et où il bâtit le monastère de Noblac près de Limoges.

Patronages et protections

Le nombre de ses patronages est en proportion de l’extension de son culte. Il est avant tout le patron des prisonniers, à cause de sa légende et aussi d’un jeu de mots sur son nom Liénard où l’on retrouve le mot lien. C’est le saint qui délie les liens ou les chaînes des prisonniers, celui qui ouvre les geôles.

Comme on avait la coutume au Moyen-Age d’enchaîner les fous furieux, saint Léonard est devenu aussi, par une conséquence logique, le patron des fous. En souvenir du service rendu à la reine Clotilde, ou parce qu’il délivrait les prisonniers, il passait aussi pour délivrer les femmes en couches qui avaient recours à son intercession, en cas d’accouchement laborieux. Le verrou de Saint Léonard assurait la fécondité aux femmes stériles. Il est aussi le patron des forgerons et serruriers.

Il était encore invoqué par les agriculteurs contre la grêle. En tant que protecteur du bétail et spécialement des chevaux, on lui offrait en ex-voto des fers à cheval. En Belgique, il était le patron des jardiniers et des mineurs. On le priait pour guérir des entorses.A cet effet, il fallait faire une neuvaine à saint Léonard et porter pendant neuf jours une ficelle n’ayant jamais servi.

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Représentation et statue de Saint Léonard

châsse de saint Léonard, 3ème tiers XIIIe, Creuse

Yves BRAVARD (1922 - 2002)

Né à Bourg-les-Valence dans la Drôme le 12 juillet 1922, il fait la connaissance de la Haute Tarentaise dans les années 1940. Pour échapper au STO (Service de Travail Obligatoire instauré par l'occupant allemand pour soutenir l'industrie allemande dans son effort de guerre), il se cache chez l'instituteur de Villaroger et s'engage comme mineur dans la construction des galeries hydroélectriques de l'Entreprise Industrielle (future EDF). Il rejoint ensuite le maquis de Tarentaise. Ses connaissances en géographie lui permettent d'aider à la sécurité des parachutages d'armes en Tarentaise. Juste avant la fin de la guerre 39-45, quand les maquis de Savoie font leur jonction, il rencontre sa future épouse, résistante dans le maquis de Chambéry. Ils se marieront le jour de la libération.

Après la guerre, Il entame une carrière dans l'enseignement de la géographie. Il poussera cette carrière à son paroxysme en devenant professeur d'université à Grenoble puis directeur de l'Institut de Géographie Alpine. Polyglotte, ses connaissances de l'anglais, italien, espagnol et du russe qu'il apprend encore à l'age de 46 ans, le feront reconnaître dans toute l'Europe de la montagne, de l'Italie, au Caucase et à la Finlande.
En 1968, il acquiert ce qui deviendra pour tous ses voisins, le chalet BRAVARD. Chalet qu'il occupera pour rédiger ses ouvrages, corriger les thèses de ses étudiants et rayonner intellectuellement sur tout son entourage santaférain.

Sa bibliographie (listée non exhaustive ci-dessous) montre le très grand attachement qu'il a porté tout au long de sa carrière à la Haute Tarentaise et à Sainte Foy plus particulièrement. Ses derniers écrits le porteront plus à ajouter une pierre aux écrits de l'histoire de la Savoie pendant l'occupation.
M. BRAVARD est décédé devant sa table d'écriture, le 3 juillet 2002.

Le chalet "Bravard" et les fleurs de Mme Bravard

Gilbert CHENAL (1931 - 2004) dit "Le berger"

Chaque été, jusqu'en 2003, Gilbert CHENAL montait au Fenil avec vaches moutons et basse cour, pour en devenir le gardien. Sa forte personnalité, son bâton et son allure un peu voûtée, ont marqué au propre comme au figuré tous ceux qui l'ont rencontré. S'il n'a pas toujours su s'accommoder de la compagnie des hommes, il aimait profondément celle des animaux.

Ses débordements sont rentrés dans l'histoire locale. L'anecdote citée par philippe litou sur Internet n'est pas la plus élogieuse, mais montre bien un des traits de son caractère. Parmi d'autres, sa farouche opposition à la construction du barrage EDF du Clou l'amènera un jour à verser du purin sur le chemin d'accès pour déranger la visite d'officiels. Et un autre jour, il menacera un cadre d'EDF de son fusil (non chargé). Cette action (d'éclat) lui vaudra de passer en justice et de retrouver à Albertville dans la personne du procureur, une habituée du remonte pentes dont il était responsable à Tignes.
Gilbert CHENAL est né dans une des plus anciennes familles de Sainte Foy. De la famille ou du hameau de Chenal sous-jacent du Fenil, on ne sait pas qui a donné le nom à l'autre. Ses grand parents ont participé à une de ces émigrations prometteuses vers l'Amérique puis sont revenus à Sainte Foy.

C'est à l'école du Franier qu'il fait sa scolarité. Il est mis ensuite en apprentissage comme berger auprès d'un maître fruitier suisse, à la Montagne de la Davie dont ses parents sont alors les propriétaires. Sa connaissance des bêtes et l'initiation aux traditions familiales lui confèrent bientôt une réputation de berger et de rebouteux hors pair. Ses parents le ramènent malade et affaibli du service militaire. Les séquelles qu'il en gardera se compenseront par la vie au grand air. Mais cette expérience malheureuse le laissera à tout jamais récalcitrant à la médecine officielle. Saisonnièrement technicien pour l'entretien des remontées mécaniques de la jeune station de Tignes, c'est en berger solitaire et réfractaire à toute autorité, qu'il s'affirmera pleinement jusqu'à la fin.

Ces dernières années, soutenu par ses proches, il s'installait chaque année au Fenil, avec vaches, chevaux, chiens, moutons, poules, canards, oies et dindons et partageait sa production fermière avec ses voisins.